Repenser le béton pour construire des villes plus durables

Un aspect « plate » de la façon dont nous construisons les villes de l’avenir est également très ancien : le béton. Un matériau qui existe depuis les Romains, l’homme en a produit et continue d’en produire un volume étonnant.

Le béton est littéralement le fondement de notre civilisation moderne. Il est relativement abordable, solide, fabriqué à partir de ressources (apparemment) abondantes, il peut prendre de nombreuses formes et il a une très longue durée de vie. […] Nous utilisons plus de deux fois plus de béton que tous les autres matériaux de construction combinés. Cela en fait le deuxième matériau le plus utilisé au monde (après l’eau) et le matériau artificiel le plus consommé avec 10 milliards de tonnes produites par année. Cela suffirait à recouvrir tout le Royaume-Uni d’une couche de béton de 2 cm ou à construire 1,700 barrages Hoover ou encore 90,000 Burj Khalifa par année.

Si vous prêtez attention aux divers besoins et débats autour de la décarbonisation de nos économies, vous avez probablement vu des chiffres et des technologies autour de l’énorme empreinte carbone du béton, mais cela a également des impacts importants sur nos écosystèmes, tel que l’épuisement du sable, la disponibilité de l’eau et le fait que nous ignorons trop souvent qu’il ne s’agit pas d’un matériau adapté à tous les climats et à tous les contextes.

L’épuisement incontrôlé du sable peut dévaster les habitats et les espèces locales. En Afrique, en Chine et en Asie du Sud-Est, où l’on assiste à une énorme croissance démographique, l’extraction du sable des rivières et des lacs crée des mares d’eau stagnante qui deviennent des sites de reproduction pour les moustiques porteurs de la malaria et d’autres maladies émergentes. […] Aujourd’hui, environ 10 % de l’utilisation industrielle mondiale de l’eau est destinée à la production de béton sans tenir compte de l’eau utilisée sur le chantier.

L’article décrit en détail ces impacts et la façon dont nos sociétés pourraient construire plus intelligemment, en adoptant des stratégies pour améliorer la longévité du matériau avec une conception pour le démontage, l’exploitation minière urbaine grâce à la réutilisation et le remplacement du béton par des matériaux durables, locaux et biosourcés.

Comprendre pleinement les impacts environnementaux que nous créons tout au long de la chaîne de production éclairera ensuite une solide stratégie de transition. Il existe un chemin bordé de matériaux écologiques et locaux pour construire la mégapole durable de demain. Soyons assez courageux pour l’emprunter.

L’auteur termine l’article avec des exemples de nouveaux projets inspirants, dont l’utilisation du bois de manière innovante et durable, une stratégie adoptée fréquemment en Scandinavie qui pourrait certainement être adoptée plus souvent au Québec et au Canada.

La tour Mjösa (Mjøstårnet) est un bâtiment en bois à usage mixte de 85,4 m de hauteur en Norvège. Il compte 18 étages et comprend un hôtel, des résidences privées et des bureaux. C’est le troisième plus haut bâtiment en Norvège. Il a été reconnu comme la plus haute tour en bois du monde par le Council on Tall Buildings and Urban Habitat.