Réduire les impacts sociaux et environnementaux du gaspillage alimentaire

Les consommateurs sont de plus en plus conscients du gaspillage alimentaire, mais le problème ne concerne pas seulement le gaspillage alimentaire à la maison. Il existe également plusieurs étapes dans la chaîne alimentaire où se produit le gaspillage alimentaire. Cet article publié dans Shareable examine trois défis de la chaîne alimentaire et trois applications répondant à ces défis.

À l’échelle mondiale, de la ferme à la décharge, environ un tiers de tous les aliments (environ 1,3 milliard de tonnes) est gaspillé. Les États-Unis gaspillent jusqu’à 40 %.

Tout comme de nombreux problèmes de notre planète, la crise mondiale du gaspillage alimentaire est définie par l’inégalité économique. Dans les pays à faible revenu par habitant, la plupart des déchets se produisent au niveau de la production. On pourrait supposer que c’est en partie parce que la nourriture est trop précieuse pour être gaspillée. En revanche, dans les pays plus riches, la plupart des déchets se produisent au niveau du commerce de détail et à la maison.

Aux États-Unis, la plus grande source de déchets alimentaires (environ 37 %) provient des résidents qui jettent de la nourriture, suivis des restaurants à 27 %. Il n’est donc pas surprenant que les Américains et les Européens gaspillent jusqu’à environ 250 livres par habitant. À titre de comparaison, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est, le gaspillage alimentaire ne représente qu’environ 24 livres par personne par année.

Le gaspillage alimentaire, et l’industrie alimentaire en général, joue un rôle important dans le changement climatique, notamment à travers la déforestation, le gaspillage de l’eau et la production de viande. Chaque déchet est une occasion manquée pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Les aliments gaspillés représentent jusqu’à 10 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre. En plus des changements apportés à notre alimentation, la réduction du gaspillage alimentaire pourrait réduire jusqu’à 50 % la pollution par les gaz à effet de serre du système alimentaire.

Le plus grand impact du gaspillage alimentaire concerne les communautés de couleur. L’article se concentre sur les États-Unis, mais plusieurs pays connaissent des disparités raciales similaires.

Les ménages noirs étaient confrontés à un taux d’insécurité alimentaire trois fois plus élevé que celui des ménages blancs non hispaniques. Les ménages latinos sont également deux fois plus susceptibles d’être en situation d’insécurité alimentaire que les ménages blancs non hispaniques.

Applications

La première application, Food Rescue US, fondée en 2011, est une application à but non lucratif « visant à livrer les surplus alimentaires des entreprises à une agence de dons à l’aide de bénévoles pour le ramassage et la livraison ». Jusqu’à présent, le groupe a fourni plus de 83 millions de repas et économisé 106 millions de livres de nourriture dans 20 états. À Montréal, La Tablée des Chefs existe depuis des années avec leur programme de récupération alimentaire très réussi.

À Copenhague (Danemark), Too Good To Go est une entreprise à but lucratif, une B Corporation qui se concentre sur la réduction des impacts environnementaux et sociaux du gaspillage alimentaire. L’entreprise s’associe avec des restaurants locaux pour récupérer leurs restes à la fin de la journée (qui, autrement, iraient à la poubelle) pour les vendre à environ un tiers du prix dans ce qu’ils appellent un « sac surprise ».

Misfits Market se concentre sur les déchets à la ferme et au niveau de la distribution, où un volume surprenant de produits est jeté en raison d’imperfections visuelles ou d’un excédent. En travaillant directement avec les producteurs, ils proposent des produits biologiques abordables ainsi que des viandes, des fruits de mer et des articles de garde-manger dans des boîtes offertes à leurs abonnés à prix réduits. Au Québec, Marché SecondLife récupère également des aliments oubliés pour faire bénéficier leurs clients et la planète.

Cet article nous rappelle que, même avec ces projets, la grande majorité du gaspillage alimentaire est en cours. Espérons que ces entreprises et ces organisations à but non lucratif gagneront non seulement des clients, mais qu’ils réussiront à sensibiliser les citoyens et à créer des changements au-delà de leurs services.