La «rurbanisation» pourrait amener l’agriculture dans les villes

Un bon article de WIRED sur des scientifiques qui étudient comment les concepteurs et les planificateurs peuvent ruraliser les villes, en verdissant les toits et les terrains vagues.

Si nous rapprochons une partie de ce que nous cultivons de notre lieu de vie, pouvons-nous renforcer notre lien avec la nourriture ? Pouvons-nous rendre la nourriture plus accessible ? Pouvons-nous améliorer les écosystèmes locaux ?

L’idée, appelée rurbanisation, est d’estomper la distinction entre les villes et les zones urbaines tout en cultivant des produits destinés à être consommés localement.

Une ferme urbaine, contrairement [aux fermes commerciales], peut cultiver toutes sortes de plantes serrées les unes contre les autres parce qu’elles sont récoltées à la main. C’est en partie la raison pour laquelle le minuscule jardin de Bousselot sur le toit de Denver est si productif. La diversité des cultures signifie également que l’on peut récolter différentes plantes à des moments différents – des tomates en août, des citrouilles en octobre – afin que l’approvisionnement en nourriture soit plus largement réparti. Même si Mme Bousselot a déjà récolté plus de 90 kg de nourriture, il lui reste encore deux mois à passer.

L’article pourrait être en quelque sorte inversé. Un lecteur attentif, voyant le passage ci-dessus et parcourant l’article, pourrait immédiatement se rendre compte qu’il y a un problème ; si les fermes urbaines dépendent tellement de l’entassement et du travail manuel, comment peuvent-elles atteindre l’échelle des fermes commerciales ? Une partie de la réponse se trouve à la fin de l’article.

Personne ne suggère que l’agriculture urbaine fournira aux citadins 100 % de la nourriture dont ils ont besoin pour survivre. M. Bousselot l’imagine plutôt comme une collaboration, avec des agriculteurs commerciaux produisant des céréales à forte intensité de terre et récoltées par des machines, comme le riz et le blé, tandis que les jardiniers urbains cultivent des légumes à forte densité nutritionnelle, récoltés à la main, comme les légumes verts à feuilles, créant ainsi des emplois et réduisant la longueur de la chaîne d’approvisionnement en denrées périssables.

Cela ne répond pas complètement à la question, mais c’est une piste de réflexion intéressante, qui consiste à équilibrer ce qui est cultivé et où en fonction de la meilleure façon de le cultiver, tout en offrant d’autres avantages.

En parlant des avantages, les fermes urbaines bien faites s’adaptent étonnamment bien aux villes. À mesure que les urbanistes cessent de rendre les villes imperméables à l’eau et les transforment davantage en éponges, une partie de cette eau pourrait être utilisée pour les fermes situées juste au coin de la rue. Le compost du voisinage pourrait être utilisé comme paillis dans les fermes voisines au lieu d’être expédié hors de la ville. Au fur et à mesure que des toits solaires sont installés, des fermes peuvent être cultivées à l’ombre partielle des toits. Des toits plus verts et plus de végétation ailleurs aident à lutter contre les îlots de chaleur. En densifiant les villes et en les rendant moins centrées sur la voiture, il est possible de réduire le nombre de places de stationnement et de rues et d’utiliser une partie de l’espace pour la verdure, y compris des fermes et des jardins.

Dans l’ensemble, la principale leçon que l’on peut tirer de cette étude et de nombreux autres domaines de recherche est que la monoculture, et la monotonie de toute activité ont tendance à engendrer de nouveaux problèmes. La polyvalence, le mélange des choses et les solutions hybrides sont souvent plus résistants et apportent une foule d’autres avantages croisés. La nature le sait, et nous devons le réapprendre.

Image: Utrecht par Martin Woortman sur Unsplash