Des jardins sur les toits pour des mégapoles plus fraîches et plus propres

Voilà des histoires inspirantes de trois organisations, en Égypte et au Bangladesh, qui encouragent l’installation de jardins sur les toits dans les mégapoles manquant d’espaces verts.

Le Caire et Dhaka sont les deux villes citées comme exemples dans cet article, mais elles reflètent aussi les défis que doivent relever la plupart des mégapoles non occidentales. En partie à cause de la colonisation (les villes étaient considérées comme des lieux d’extraction, et non comme des espaces de vie durables), en partie à cause d’une mauvaise planification, et en partie à cause d’établissements informels construits de façon serrée et désordonnée, elles se retrouvent avec très peu d’espaces verts, ce qui entraîne une augmentation de la chaleur et de la pollution, et donc une dégradation de la santé.

La vue du Caire depuis les airs est celle d’immeubles en béton et de viaducs enchevêtrés s’étendant à perte de vue. Les espaces verts représentent moins de 4 % de la surface urbaine bâtie totale, et les récents projets de construction ont entraîné la destruction de dizaines d’hectares d’espaces verts déjà peu nombreux dans la ville. […]

Au Caire, par exemple, les chercheurs estiment que 19 % des décès non accidentels chez les personnes de plus de 30 ans peuvent être attribués à une exposition à long terme à deux polluants atmosphériques courants: le dioxyde d’azote et les particules fines (PM2,5). Cela représente environ 20 000 décès par an dans cette seule ville.

Mais les villes denses sont aussi synonymes d’un grand nombre de toits, et des organisations comme Urban Greens, Schaduf au Caire et Green Savers à Dhaka s’efforcent d’en verdir le plus grand nombre possible.

L’inspiration derrière leurs projets est simple : «Nous n’avons pas l’espace nécessaire pour planter des arbres, mais nous avons 500 000 toits capables de supporter la charge d’un jardin» explique Ahsan Rony, fondateur de Green Savers.

Avec plus de toits verts, ces quartiers bénéficient de: 

  • la diminution de la chaleur (directement et en limitant la chaleur rayonnée la nuit),
  • de la filtration d’une partie de la pollution,
  • et dans certains cas, de nouveaux revenus en cultivant et vendant ce qu’ils font pousser sur les toits.

Lorsqu’un toit est recouvert d’une couverture végétale, composée de plantes dans des lits surélevés, des tables ou des treillis, il fait de l’ombre aux appartements de l’étage supérieur, ce qui empêche la surchauffe, en particulier dans les bâtiments qui ne sont pas correctement isolés, comme c’est souvent le cas dans les quartiers informels. Les jardins sur les toits réduisent également la chaleur que les structures en béton absorbent pendant la journée et ré-émettent la nuit, ce qui permet aux villes de rester plus fraîches. […]

Avec des températures plus fraîches, moins d’ozone troposphérique se forme, ce qui réduit la pollution de l’air extérieur. Des études montrent que les plantes peuvent aussi éliminer de l’air: l’ozone, les particules, le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote et le monoxyde de carbone. «Si vous vivez dans un endroit où vous avez une épaisse couverture végétale, vous bénéficiez d’une qualité de vie meilleure et plus saine», affirme Tarabieh.

Ces jardins de toit sont fondés localement, emploient des personnes locales et développent des combinaisons innovantes de modèles économiques pour poursuivre durablement leurs missions. Gagnant/gagnant/gagnant/gagnant.

Photo : L’organisation Schaduf, basée au Caire, aide les citadins à cultiver des légumes verts dans des jardins hydroponiques sur les toits, image de Schaduf.