De nouveaux matériaux prometteurs

La création de nouveaux matériaux est plutôt fascinante. Certains d’entre eux ne sont pas nouveaux mais réinventés, ce qui se fait souvent en intégrant des processus qui se produisent naturellement. Dezeen a publié une liste de dix futurs matériaux qui pourraient changer notre façon de construire. Sur cette liste, les matériaux qui méritent d’être soulignés sont : le mycélium imprimé en 3D, des barres d’armature à base de chanvre et la Carbicrete obtenue par la séquestration de carbone (ok, ce dernier est en partie parce qu’il provient d’une entreprise montréalaise).

Toujours chez Dezeen, un regard plus approfondi sur le travail de Charlotte Böhning et Mary Lempres qui ont développé une version bioplastique de la mousse de polystyrène, fabriquée à partir de l’exosquelette de vers de farine , et qui se décompose dans le sol en quelques semaines.

Le chitofoam peut être coulé ou moulé par injection, un peu comme le polystyrène. Böhning et Lempres font actuellement des tests afin de voir si le matériau a les mêmes propriétés d’isolation thermique qui lui permettraient d’être utilisé pour stocker des aliments et des boissons chauds. […]

Chitofoam est un thermoplastique. Il peut alors être fondu et reformé en de nouveaux produits, ou composté. Il se décompose dans le sol en deux à trois semaines.

Et si on utilisait des champignons pour lutter contre le gaspillage alimentaire et la pollution de l’industrie de la mode? Une équipe de chercheurs de l’Université de Borås en Suède « a exploité un champignon mangeur de pain pour convertir les déchets alimentaires en matériaux qui ressemblent au cuir, au coton et au papier. »

… une solution innovante pour lutter contre l’énorme impact environnemental du gaspillage alimentaire et de la pollution de la mode. En plus de fournir une utilisation économique des déchets alimentaires, les matériaux fongiques consomment beaucoup moins d’eau et d’énergie que leurs homologues conventionnels et seront plus rapides à fabriquer.

Comme nous le savons tous, notre société produit beaucoup de plastique, qui est omniprésent sur la planète sous forme de produits finis, de déchets et même de microplastiques qui se retrouvent dans le sang humain. Lokendra Pal et Lucian Lucia, professeurs au Département des biomatériaux forestiers de NC State ont découvert comment convertir les restes de poudre de sciure et d’agrorésidus en un matériau d’emballage de type polystyrène. Ces procédés pourraient éventuellement remplacer d’autres formes de plastique.

[Un] processus de production qui ne nécessite pas d’eau. Les chercheurs tamisent, broient et mélangent mécaniquement la sciure de bois avec des agrorésidus afin d’obtenir une poudre. Cette poudre est ensuite combinée avec un liant avant d’être coulée ou moulée pour créer un produit. […]

De plus, comme les chercheurs utilisent de la sciure de bois, le processus de production est pratiquement sans déchets et sans émissions. Les scieries se débarrassent généralement de leurs restes de sciure en les brûlant. Cela met non seulement fin au cycle de vie d’un sous-produit précieux, mais le processus produit des émissions de gaz à effet de serre responsables pour le changement climatique.

La question est alors de savoir si ces matériaux sont suffisamment évolutifs pour remplacer les solutions existantes. Mais d’abord, ils doivent arriver sur le marché et être utilisés pour de vrais projets. Dans son podcast Flash Forward, Rose Eveleth a expliqué comment les matériaux (et la quincaillerie comme les écrous et les boulons) sont certifiés et adoptés.

Très souvent, ce n’est pas nécessairement l’invention qui est le plus grand défi, mais passer à travers la paperasse, la politique et les habitudes enracinées de la population.

Image: Becky Kirkland/NC State, Pal et Lucia ont créé plusieurs preuves de concept à partir de leur nouveau biomatériau, notamment des briques LEGO® et des pièces d’échecs.