Ruée minière au XXIè siècle

Autour du sujet central de la Fab City on parle aussi de concepts comme la consommation locale, le recyclage, le «upcycling», l’économie circulaire, l’économie du beignet («doughnut economics»), de la réduction de la consommation, du ré-usage, et plus.

Pourquoi? Pour réduire les émissions de CO2, et nos impacts de façon générale, dans le but de préserver la planète, les écosystèmes, et la capacité de la planète à supporter la vie, dont évidemment la vie humaine. Dans cette superbe (j’insiste!) conférence données par Aurore Stéphant à USI (Unexpected Sources of Inspiration), on s’éloigne de la ville mais on en apprend beaucoup sur les métaux qui nous entourent, d’où ils proviennent, de comment ils sont extraits du sol et rendus propres à être utilisés par l’industrie, puis dans les produits que nous consommons. Stéphant divise sa présentation en trois sections: mieux comprendre les limites de l’industrie minière; les dérives actuelles et prévues; et finalement des perspectives, des leviers d’action personnels et sociétaux, que nous sommes en mesure de mettre en place.

Le monde fait face à une demande croissante en ressources minérales dans tous les secteurs, en particulier ceux de la construction, du transport, de la défense, de l’approvisionnement en énergie ou encore des technologies de l’information et de la communication. Si la mine a servi toutes les révolutions industrielles, il est désormais attendu qu’elle soit plus que jamais sollicitée pour l’avènement de la Révolution 4.0, celle de la «dématérialisation», des énergies «propres» et des technologies «vertes». Jusqu’où toutes ces limites seront-elles repoussées pour répondre à une consommation de métaux démesurée ?

Allons-y de quelques chiffres tirés de la présentation, avant de vous laisser aller à la vidéo de toute sa prestation (vous pouvez aussi en voir une version courte de 10 minutes sur Tiktok).

Cinq substances seulement sont assez présentes sur Terre pour être minées à peut près directement, l’aluminium, le fer, le magnésium, le titane, et le manganèse. Toutes les autres se retrouvent dans de très petites proportions. Par exemple, dans une mine de cuivre «riche», on retrouve uniquement 2% de cuivre à même le minerai. Quatre étapes polluantes sont nécessaire pour en extraire le cuivre et en faire un produit utilisé par l’industrie. Pour une mine d’or moyenne c’est 0.0001%!

Cette même mine d’or moyenne, de par son processus d’extraction, consomme autant d’eau que 80 000 personnes en France, et autant d’électricité que 31 000 personnes. 80% de la consommation d’électricité sert tout simplement à broyer le rock pour commencer l’extraction. Une dernière; le secteur minier est le plus grand producteur, parmi toutes les industries, de déchets solides, liquides, et gazeux.

Ensuite, il faut commencer à voir l’ordre de grandeur pour trouver tous les minéraux nécessaire à la transition énergétique et à «la croissance verte». Ça donne le vertige. Bonne écoute!

Image: Adam Rhodes on Unsplash.