Every One Every Day : un écosystème participatif à grande échelle pour des quartiers sains, heureux et résilients

C’est quoi le rapport entre coudre une déchirure dans son pantalon et s’occuper de poulets ensemble avec ses voisins de rue? Ces deux activités feraient partie de ce que peut ressembler la transition, au niveau du quartier. Si la transition socio-écologique fait référence au processus de changements profonds dans nos systèmes de production et de consommation, ainsi que dans les institutions sociales et politiques et dans nos modes de vie, le fait de coudre soi-même peut sembler insignifiant. Cependant, si l’on rajoute que cette transformation radicale doit viser un modèle économique et social écologiquement durable, où les activités humaines respectent les limites de la planète ET où tous et chacun ont les outils et les capacités pour mener une vie digne dans ce contexte, alors, la donne change un peu. En effet, sous ces conditions, il semblerait implicite que la transition socio-écologique peut seulement l’être que si elle est façonnée collectivement. Ce qui s’aligne avec les mots des promoteurs de l’initiative Every One Every Day, de la Participatory City Foundation à Londres (Royaume-Uni): ‘De nombreuses petites choses faites par de nombreuses personnes (…) créent des quartiers amicaux, sains et heureux.’ Sans pour autant nier le besoin et le rôle des politiques publiques orientées à la transition, ce projet propose aux gouvernements locaux d’investir dans des plateformes permettant aux gens de gérer eux-mêmes l’amélioration de leurs perspectives de vie, en leur donnant les outils pour agir et co-créer avec leur communauté. Ces instruments pratiques seraient ainsi des infrastructures sociales publiques, au même titre que les bibliothèques, les parcs, les routes et les services nationaux de santé, et tout aussi essentiels.

L’initiative Every One Every Day a débuté en 2017 dans le multiculturel arrondissement Barking et Dagenham dans l’est de Londres avec l’ambition de construire le premier Écosystème Participatif à grande échelle, entièrement inclusif et pratique, en tant que contributeur à long terme à la création de quartiers sains, heureux et résilients. S’appuyant sur les idées, les talents et les ressources des résidents, le projet compte avec cinq magasins physiques autour de l’arrondissement et un grand makerspace public appelé The Warehouse in Thames. Avec le soutien de l’équipe de Every One Every Day, qui propose des « kits » pour le déploiement d’activités communautaires liées à la transition (comme le jardinage urbain, les ateliers de réparation, les initiatives de partage ou, en effet, l’entretien d’un poulailler urbain), plus de 6 000 habitants ont participé dans 150 projets de quartier au cours des deux premières années de l’expérience.

Alors que les bailleurs de fonds – principalement philanthropiques – du projet ont accepté une prolongation de deux ans pour compenser l’impact de la pandémie de Covid 19, il semble que 2023 sera la dernière année de fonctionnement de Every One Every Day, du moins dans sa forme actuelle. Heureusement, sa semence a déjà été plantée. S’appuyant sur le succès de l’Est de Londres, les fondations McConnell et Participatory City, avec le soutien du Gouvernement du Canada, ont introduit cette approche dans plusieurs villes canadiennes, en collaboration avec des partenaires locaux tels que Solon dans le cas de Montréal et le Mi’kmaw Native Friendship Centre à Halifax.

Image: Capture d’écran de Every One Every Day, du 22.03.2023

Source: Initiative Every One Every Day, Participatory City Foundation