De l’écoconstruction et d’autres sur les collines de Tunis
Sur une colline couverte de forêts et de brousse méditerranéenne, non loin de Tunis (Tunisie), le Groupement de Développement Agricole (GDA) Sidi Amor développe depuis 2006 un projet de développement communautaire autour de la valorisation des ressources naturelles du terroir : le végétal, la pierre, la terre, l’eau et l’énergie. Par le biais de multiples actions de formation, les actions du groupe pour la conservation de la nature agiraient comme levier pour l’épanouissement, le développement et le rayonnement des membres du GDA – des jeunes, hommes et femmes des milieux urbains avoisinants, ainsi que les riverains du site rural.
En 2014, j’ai eu la chance de rencontrer le Dr Taieb Ben Miled, un pneumologue en fonction à la capital tunisienne, qui a impulsé le projet communautaire dès ses origines. Lors de ma visite au site de la GDA j’ai pu constater la diversité des activités qu’y avaient lieu – des ateliers d’écoconstruction avec des matériaux locaux tel que l’argile ou la paille, à des jardins de plantes médicinales ou aromatiques, tout en préservant les espèces de rosiers autochtones. Aujourd’hui, presque dix ans plus tard, je suis heureuse d’apprendre que le GDA continue et élargit son travail, fidèle à son esprit de contribution au développement local durable intégré, et toujours ancré sur la valorisation des ressources locales.
D’emblée, le projet visait à préserver des terrains agroforestiers abandonnés sur le site naturel Sidi Amor, en travaillant autour de la faune et flore, la roseraie, la forêt périurbaine et la valorisation des sols. En collaboration avec divers organismes gouvernementaux locaux et nationaux, l’adoption de la forme associative de GDA en 2010 a permis au groupe promoteur de bénéficier d’un cadre légal de travail collectif et en même temps de gérer et valoriser les ressources naturelles de l’ensemble du site- dont un espace forestier d’environ 120 hectares en cours d’être l’objet d’une convention de cogestion forestière. À la mission originelle de préservation du territoire s’ajoutent aujourd’hui celles de valorisation des ressources locales en partenariat avec des acteurs publics et privés; de formation des membres de la société civile aux bonnes pratiques environnementales et rurales; et de développement durables et intégré à travers de projets dans différentes localités. D’accord avec cette vision, le GDA développe une multiplicité d’actions sur des sujets comme le traitement d’eaux usées, l’agriculture urbaine et périurbaine (l’agroforesterie, les jardins potagers et la culture hors-sol), l’apiculture, la valorisation des déchets de carrières et des ateliers de taille de pierre et de marbre, et de ferronnerie traditionnelle.
Parmi ces activités est à souligner l’expertise en écoconstruction développée au cours des presque vingt ans d’existence du regroupement. Formalisée en entreprise, cette branche du GDA Sidi Amor développe des solutions de construction alternatives en utilisant des matériaux locaux et naturels tels que la terre (adobe, briques de terre compressée, pisé), la paille, la pierre locale maçonnée, taillée ou polie, au service de clients publics et privés, ainsi que des constructions pilotes du site. Elle a créé ainsi une sorte d’écomusée vivant, offrant une plateforme d’expérimentation, de formation et d’essaimage. La collaboration active avec de nombreuses parties prenantes, dont des institutions de recherche, a été par ailleurs central à l’évolution du GDA, qui accueille régulièrement des visites d’études et d’échange de connaissances sur plusieurs domaines – botanique, hydrologie, écoconstruction, arts et métiers, etc.
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Source: GDA Sidi Amor/Facebook.com